Traitement préventif en cas d’infection tuberculeuse

L’objectif est de limiter le risque de progression vers une tuberculose maladie.

L’efficacité des traitements disponibles est estimée entre 60 et 90 %. Le médecin tiendra donc compte de la balance entre les risques (notamment les effets secondaires qui augmentent avec l’âge) et les bénéfices du traitement. L’adhésion thérapeutique est aussi un challenge important car le traitement préventif s’adresse à des individus qui ne sont pas malades et n’ont aucun symptôme.

Après exclusion de la maladie, un traitement peut être envisagé, en principe, chez tous les positifs mais est recommandé prioritairement chez les personnes qui ont un risque majoré de développer une TBC ; il s’agit plus précisément des situations suivantes :

  •   Infection récente (virage)

  •   Contacts récents avec une TBC contagieuse (virage ou non)

  •   Jeunes enfants

  •   Présence de facteurs à haut risque de TBC comme l’immunodépression

Un traitement parfois proposé en cas de test négatif.

Si le test d’immunodiagnostic est négatif, une situation particulière peut néanmoins nécessiter l’instauration d’un traitement : il s’agit des enfants de moins de 5 ans en contact avec un malade contagieux. Après exclusion d’une TBC maladie, ils doivent être mis sous traitement préventif (= window prophylaxie), vu le risque majoré de TBC conjugué au risque de faux négatif à cet âge. Si le test de contrôle après 2 mois est toujours négatif, arrêter le traitement ; s’il est positif le continuer.

En Belgique, les 3 traitements repris dans le tableau sont recommandés. Les régimes plus courts peuvent être envisagés selon les situations reprises dans le tableau suivant :

Schémas thérapeutiques de l'IT recommandés en Belgique 

Schémas thérapeutiques Indication
6 INH* (INH 1x/J pendant 6 mois)  Traitement standard recommandé en Belgique
3 RMP + INH (RMP et INH 1x/J pendant 3 mois)  Enfants < 2 ans
Bonne alternative si l’adhérence peut être problématique, surtout chez les enfants 
4 RMP (RMP 1x/J pendant 4 mois)  Si la souche du cas index est connue pour être résistante à l’INH 
*risque de neurotoxicité  Source : Recommandations sur le diagnostic et le traitement de l’ITL, 2020 

Pour plus d’informations sur le traitement, se référer aux recommandations de diagnostic et le traitement de l’ITL 2020.

Pour informer les patients et les professionnels, nos dépliants « L’infection tuberculose latente – ITL » sont disponibles dans la rubrique documentation.

iStock - pilule personne agée

Traitement de la tuberculose maladie

Un traitement long mais efficace !

Un traitement adéquat est essentiel pour la guérison du patient et le contrôle de la tuberculose. Il dure au minimum 6 mois.

Il consiste généralement en une quadrithérapie (INH + RMP + EMB + PZA) pendant la phase intensive (2 mois) puis une bithérapie (INH + RMP) pendant la phase de continuation (4 mois).

La prise des médicaments est quotidienne et le dosage des antibiotiques doit être respecté. Le traitement doit être adapté en fonction des résultats de l’antibiogramme, qui doit être demandé systématiquement.

En cas de multirésistance (résistance à au moins la rifampicine et l’isoniazide), le traitement Bpal(M) est recommandé. Bien que coûteux pour la sécurité sociale, ce traitement permet de soigner le patient en six mois, à l'exception de certaines atteintes. 

Le manuel pratique de diagnostic et de traitement de la tuberculose (2010)

Le coût du traitement.

Les médicaments de première ligne sont remboursés à 100% par l’INAMI. La rifampicine requiert toutefois une autorisation spécifique du médecin conseil de la mutuelle (le document de demande). 

CIVARS

Pour les patients sans couverture sociale ou les patients multirésistants, l’intervention de BELTA-TBnet peut être demandée.

Pour informer les patients et les professionnels, nos dépliants « Tuberculose cette inconnue » et BELTA-TBnet sont disponibles.

Notre documentation