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Stratégie et contrôle

La Belgique compte moins de 10 nouveaux cas pour 100 000 habitants par an et fait donc partie des pays à faible incidence de TBC.

 

L’épidémiologie de la tuberculose dans ces pays  est caractérisée par :

 
  • un faible taux de transmission dans la population générale
  • des épidémies occasionnelles
  • une majorité  de réactivations d’infections latentes parmi les cas de TBC
  • une concentration de la TBC dans certains groupes à risque (sans-abri, migrants, prisonniers et autres groupes vulnérables)
  • des défis liés aux migrations transfrontalières.

Par ailleurs, dans les pays à faible incidence, les systèmes de santé rencontrent également des défis tels qu’une perte d’expertise clinique et diagnostique, une diminution de la sensibilisation par rapport à la TBC ainsi qu’un faible engagement politique.

La stratégie de contrôle et d'élimination de la tuberculose dans les pays à basse incidence a été redéfinie en 2014 par l’OMS  et recommande une réponse organisée selon 8 actions prioritaires :

  1. Assurer le financement et l’engagement politique pour la planification et les services de haute qualité
  2. Prendre en compte les groupes « hard-to-reach » et les plus vulnérables
  3. Prendre en compte les besoins spéciaux des migrants et les questions transfrontalières
  4. Réaliser un dépistage actif de la TBC et de l’ITL parmi les contacts de patients tuberculeux ainsi que dans les groupes à risque, et prodiguer un traitement adéquat
  5. Optimiser la prévention et la prise en charge des cas de tuberculose multirésistante
  6. Assurer la surveillance continue, le contrôle et l’évaluation du programme et la gestion des données sur les cas
  7. Investir dans la recherche et les nouveaux outils
  8. Encourager la prévention, la prise en charge et le contrôle de la TBC au niveau mondial
 Au niveau mondial, une nouvelle stratégie (End TB Strategy) a été adoptée en mai 2014 pour définir les objectifs "après 2015". Son ambition est de mettre un terme à l'épidémie de tuberculose à l'échelle mondiale. Elle vise à réduire de 95% des décès liés à la tuberculose et de 90% le nombre de nouveaux cas d'ici à 2035. Elle met également l'accent sur le fait qu'une famille ne devrait subir de coût catastrophique lié à la tuberculose.

 


EN BELGIQUE, LA STRATÉGIE S’ORGANISE AUTOUR DES 4 AXES SUIVANTS :

LA DÉTECTION PRÉCOCE ET LE TRAITEMENT ADÉQUAT DES MALADES ATTEINTS DE TUBERCULOSE

 

Le diagnostic et le traitement de la tuberculose s’effectuent en grande partie dans le secteur curatif, d’où l’importance du maintien de l’expertise du corps médical.

En Belgique, le diagnostic de la tuberculose est posé le plus souvent à la suite d'une visite spontanée du patient symptomatique ; c'est ce qu'on appelle un "dépistage  passif".

Le traitement précoce et adéquat de chaque patient diagnostiqué est essentiel. Il doit faire l’objet d'une attention soutenue de la part du médecin et du patient afin de prévenir le développement d'une résistance aux antibiotiques antituberculeux. En cas de non observance du traitement, un accompagnement personnalisé du patient incluant la supervision de la prise des médicaments par du personnel de santé ou par une personne formée à cet effet doit être envisagé.

 

EN SAVOIR PLUS SUR LE DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT DE LA TBC-MALADIE

 


UNE APPROCHE SPÉCIFIQUE ET ADAPTÉE DES GROUPES À HAUT RISQUE DE TUBERCULOSE

 

Lorsque la fréquence de la tuberculose diminue, celle-ci a tendance à se concentrer dans certains groupes de population plus vulnérables dont l’environnement, le mode de vie ou les activités facilitent la contamination et/ou le développement de la maladie. Ces populations sont souvent difficiles à investiguer et ont un accès limité aux soins.

Dans ce contexte particulier, le dépistage doit être "actif " et "ciblé". En Belgique, des dépistages systématiques sont organisés parmi les demandeurs d’asile et les prisonniers. Des partenariats permettent également de dépister certains autres groupes à risque tels que les sans-abri.

L'organisation d'un dépistage n'a de sens que si les sujets dépistés peuvent avoir accès à un diagnostic et à un traitement de qualité même s'ils ne bénéficient pas de l'assurance-maladie ou d'une autre aide sociale.

 

 

 

EN SAVOIR PLUS SUR LE DÉPISTAGE DANS LES GROUPES À RISQUE

 


LE DÉPISTAGE DES CONTACTS

Le dépistage de l'entourage de patients contagieux permet de découvrir des cas secondaires de maladie ou d’infection, de les traiter, et de limiter ainsi la dissémination du bacille dans la communauté. La socio-prophylaxie appliquée en Belgique sur base de la déclaration obligatoire de la tuberculose permet de s'assurer que le patient est traité et que son entourage a été pris en charge.

La recherche de la source de contamination est le plus souvent réalisée dans l’entourage de jeunes enfants qui sont en principe peu contagieux. 

Si le dépistage dans les collectivités est du ressort des services de médecine préventive, le médecin généraliste ou spécialiste peut se charger du cercle familial. Le FARES coordonne et/ou peut intervenir dans ces deux situations.

Lorsqu’une mini-épidémie est suspectée autour d'un patient contagieux, une enquête épidémiologique est organisée sur le terrain et peut être complétée par un génotypage des bacilles tuberculeux afin de déterminer s'ils ont la même empreinte génétique.

EN SAVOIR PLUS SUR LE DÉPISTAGE DES CONTACTS


LA PRÉVENTION DE LA TUBERCULOSE CHEZ LES TRAVAILLEURS À RISQUE  

Certains travailleurs ont un risque majoré de contamination, notamment ceux dont les activités sont génératrices de contacts avec des malades, des groupes à haut risque ou des produits contaminés par le bacille tuberculeux. En fonction de l’analyse de risque des dépistages  à l’embauche et  périodiques  sont  organisés par les services de médecine du travail. L’objectif est de limiter le développement de la TBC chez les travailleurs récemment infectés en instaurant un traitement préventif.
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