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Actualité du Fares

Journée internationale de lutte pour les droits des femmes

8 mars 2024

journée droit des femmes.jpgLa journée internationale des droits des femmes est l’occasion de réfléchir aux questions de l’accès aux soins des femmes et de la perception du corps soignant de leur santé. Face à de nombreux constats, le FARES met en place des stratégies visant à assurer une prise en charge équitable tant en matière de tuberculose que de tabagisme.

 

Le saviez-vous ?

Les femmes sont aussi touchées par la tuberculose. Elles représentent un tiers des personnes atteintes par la maladie, chaque année. (1)

Le tabac reste impliqué dans 1 décès sur 5 (2), chez les femmes de moins de 65 ans. Elles ont 25% plus de risques qu’un homme fumeur, de développer une maladie cardiovasculaire.

Le tabac et la tuberculose continuent donc de dégrader la santé des femmes.

 

Quels constats ?

Pourtant, nous remarquons que l’accès aux soins de santé, droit fondamental, est semé d’embûches pour bon nombre d’entre elles. Il est établi que le tabagisme et la tuberculose sont davantage répandus au sein des classes les plus précarisées, où la barrière financière peut entraver l’accès à des consultations chez un.e médecin généraliste, un.e spécialiste ou encore à la réalisation d’examens de santé. Les femmes, souvent seules à élever leurs enfants, sont particulièrement touchées par la précarité. Le Centre de Prévention de la Tuberculose du FARES propose un accès gratuit et bas seuil, permettant de lever certaines barrières économiques. Encore, faut-il en être informée et pouvoir s’orienter vers les structures de soins adéquates.

De même, nous savons que la charge mentale qui pèse sur les femmes est souvent conséquente, les poussant à relayer leur santé au second plan, alors que prendre soin de soi ne devrait pas attendre. La proportion de familles monoparentales en Belgique est en constante augmentation et représente aujourd’hui une famille sur trois à Bruxelles (3). Ce contexte peut alourdir considérablement les contraintes logistiques que rencontrent les mères, pour se rendre à des rendez-vous médicaux. Pour d’autres femmes, les freins peuvent être liés à une emprise familiale, ou conjugale. Ce sont des situations régulièrement rencontrées avec les femmes mais rarement avec les hommes, reflet d’une société patriarcale.

Lorsque la rencontre avec un.e professionnel.le de santé a effectivement lieu, des obstacles d’ordre sociétaux peuvent s’immiscer et influencer la qualité des soins. Par exemple, les femmes fumeuses se heurtent régulièrement aux jugements de la part des professionnel.le.s de santé, concernant leur consommation. Souvent, celle-ci est abordée par le prisme réducteur de la grossesse ou de l’allaitement.

En ce qui concerne la tuberculose, cette pathologie présente déjà une forte tendance au retard de diagnostic, entrainant parfois son aggravation. Les femmes concernées par la tuberculose, quant à elles, pourraient davantage subir ce phénomène.

En effet, pour la tuberculose comme pour les conséquences du tabagisme, il est constaté que les symptômes décrits par les femmes peuvent être minimisés, voire « psychiatriquement » interprétés. Ces préjugés sexistes impactent négativement la qualité des prises en charge dont bénéficient les femmes. 

 

Quelles perspectives ?

Le service de prévention de la tuberculose a assurément pris conscience de la complexité dont relève  la prise en charge des femmes atteintes par la maladie. Les infirmières du service portent une attention particulière à chacune des situations et ajustent leur accompagnement, en organisant par exemple, des visites à domicile,  

Le service prévention du tabagisme rappelle qu’il est impératif d’agir en faveur de la santé des femmes fumeuses et ce, à plusieurs niveaux. D’abord, sensibiliser et former les professionnels de santé aux spécificités du genre et des consommations semble être indispensable, afin d’améliorer la qualité des soins préventifs et curatifs. En parallèle, un financement conséquent du secteur préventif, permettrait aux femmes d’exercer un plus grand contrôle sur leur santé et agir ainsi, sur les facteurs favorisant l’entrée dans le tabagisme, et accompagner celles qui veulent en sortir.  

Le service prévention du tabagisme du FARES poursuit sa réflexion sur la thématique et vous propose de prendre connaissance de son outil « Des Racines et des Elles », abordant les consommations et surtout, la notion de bien-être pour les femmes, via de multiples possibilités !  

 

L’accès aux soins de santé et une prise en charge équitable non-jugeante pour toutes les femmes demeure un enjeu sociétal majeur, pour lequel la mobilisation doit se poursuivre et ce, de façon systémique.


Sources :

(1) Registre belge de la tuberculose 2021 [En ligne]. Bruxelles : FARES asbl ; mars 2023 [cité le 7 mars 2024]. 52 p. Disponible : https://www.fares.be/tuberculose/publications/rapports-epidemiologiques/fares-registretbc2021_2hd.pdf

(2) CNCT [En ligne]. Des risques spécifiques sur la santé pour les femmes ; [cité le 7 mars 2024]. Disponible : https://cnct.fr/tabac-sante/risques-specifiques-femmes-sante-tabac/.

(3) Question Santé A.S.B.L. [En ligne]. Monoparentalité : les femmes jugées plus sévèrement ? ; [cité le 7 mars 2024]. Disponible : https://questionsante.org/outils/monoparentalite-les-femmes-jugees-plus-severement/.

Pour la réalisation de ses missions, le FARES est soutenu par différents pouvoirs publics régionaux. Il est également partenaire de projets financés par l’INAMI et le Service Public Fédéral Santé Publique.